La dysgraphie est un trouble de l’apprentissage qui touche la capacité à écrire de manière fluide et lisible. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, elle n’est pas liée à l’intelligence de l’enfant. C’est une difficulté à automatiser les gestes nécessaires à l’écriture, ce qui peut transformer cette activité en véritable défi.
Les enfants dysgraphiques peuvent présenter un éventail de difficultés :
- des lettres mal formées ou illisibles. Les tracés sont irréguliers, les proportions ne sont pas respectées, rendant parfois les écrits incompréhensibles.
- une lenteur d’écriture. Le temps nécessaire pour écrire quelques lignes est bien supérieur à celui de leurs camarades.
- une posture inconfortable ou crispée. L’enfant serre souvent trop fort son crayon ou adopte une position rigide qui augmente la fatigue musculaire.
- une fatigue excessive . Même après une courte période d’écriture, l’enfant peut montrer des signes de lassitude ou d’agacement.
Souvent confondue avec une écriture “mal appliquée” ou un manque de concentration, la dysgraphie est parfois difficile à repérer. Certains enseignants ou parents peuvent penser que l’enfant “fait peu d’efforts” ou est “trop lent”. Pourtant, il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental qui demande une prise en charge spécifique.
La dysgraphie peut être associée à d’autres troubles comme la dyslexie (difficulté à lire), la dyspraxie (trouble de la coordination gestuelle) ou le TDA/H (trouble de l’attention), compliquant son identification.
Un diagnostic précis repose sur l’observation des signes au quotidien et la consultation de professionnels. Différents experts peuvent intervenir :
- un ergothérapeute. Spécialiste des gestes et de la motricité, il pourra analyser la posture et les mouvements de l’enfant pendant l’écriture.
- un graphothérapeute. Il travaille spécifiquement sur l'écriture pour améliorer la fluidité et les tracés.
- un orthophoniste ou un neuropsychologue. Ils vérifient si d'autres troubles sont également présents.
La réalisation d’un bilan graphomoteur, évaluant les habiletés motrices fines de l’enfant, son organisation spatiale et la qualité de son écriture permet de déterminer les points à améliorer et les outils nécessaires pour l'accompagner. Ces étapes visent à identifier les besoins spécifiques de l’enfant et à mettre en place des solutions adaptées.
Les impacts de la dysgraphie dépassent l’écriture : découragement, baisse de confiance et ralentissement scolaire. Agir tôt est essentiel pour éviter ces conséquences. Repérer les signes, consulter des experts, valoriser les efforts de l’enfant et utiliser des aides adaptées (comme des aménagements scolaires et des outils pédagogiques spécifiques) peuvent transformer son quotidien.
Chaque enfant a son propre rythme : avec de la patience, du soutien et les bons outils, il est possible de lui redonner confiance en lui et en ses capacités.